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lundi 28 novembre 2011

2ème communiqué de presse des personnels du lycée Rive Gauche à Toulouse, daté du 17/11/2011

Lycée Rive Gauche au Mirail : chronique d’une ghettoïsation annoncée


La décision de la construction de la deuxième tranche du lycée Françoise à Tournefeuille est sur le point d’être arrêtée. Ensemble la Région et le Rectorat considèrent qu’il est « raisonnable » d’envisager l’ouverture de secondes générales en 2014 dans cet établissement. La communauté éducative de la cité scolaire Rive Gauche continue de penser le contraire et elle a eu l’occasion à plusieurs reprises de le faire savoir et de l’argumenter auprès du recteur d’académie M. Dugrip et de la vice-présidente du conseil régional Mme Belloubet.

En effet, est-il « raisonnable » d’enlever 3 collèges sur 6 dans le périmètre de recrutement d’un lycée ? Y a-t-il déjà eu un précédent où cela n’a pas affaibli durablement un établissement aussi enclavé que le nôtre ?

Est-il « raisonnable » de ne laisser comme base principale de recrutement que des collèges ECLAIR (Bellefontaine, Reynerie, Vauquelin) ? Comment éviter alors que le second cycle ne bascule à son tour dans l’éducation prioritaire comme c’est déjà arrivé il y a quelques années au LP du Mirail avec lequel nous formons une même cité scolaire ?

Est-il « raisonnable » de passer de 15 classes de seconde à 8 classes, de 25% de boursiers à plus de 50% ? Quelle voie générale (séries ES, L et S) pourra bien subsister lorsqu’on sait que 2 classes seront fléchées STI Arts Appliqués et que par projection sur les 6 classes restantes l’orientation majoritaire serait la série STG ? Et comment prétendre que la mixité sociale sera préservée quand plus de la moitié des élèves de ces secondes auront en commun d’être issus de zones urbaines sensibles et de familles socialement défavorisées ?

Est-il « raisonnable » de penser que d’ici 10 ans les nouveaux habitants de Toulouse (à Bordeblanche, à Tibaous, à la Cartoucherie) enverront leurs enfants au lycée Rive Gauche quand celui-ci sera devenu un lycée « ghetto » et de surcroît le plus mal desservi par les transports en commun ?

Est-il « raisonnable » enfin en pleine période de crise économique de financer un lycée supplémentaire alors que d’autres sont quasiment vides comme le lycée Gallieni ou peuvent encore recevoir des centaines d’élèves comme le lycée Matisse à Cugnaux ? Et à quoi aura servi la rénovation onéreuse de toutes les salles de science du lycée Rive Gauche si la filière S (10 classes aujourd’hui) est menacée de tarissement ?

Non, tout cela n’est pas « raisonnable », et c’est pourquoi nous demandons depuis plus d’un an un moratoire sur la construction de la deuxième tranche du lycée Françoise. Nous sommes convaincus que pour que la mutation s’opère sans saper les équilibres de notre cité scolaire, il faut plus de temps et une évolution par étapes avec des bilans intermédiaires. Dans un premier temps, nous préconisons la désectorisation des seuls élèves de Plaisance-du-Touch (ceux qui ont le plus de problème avec les transports car les plus éloignés). Mais avant de passer à celle des élèves de Tournefeuille, nous voulons avoir confirmation que de nouveaux élèves seront venus remplacer ceux de Plaisance-du-Touch afin de garantir les équilibres et la mixité sociale du lycée.

Qui tient vraiment à préserver le Polyvalent du Mirail ne peut pas lui faire courir le risque de se ghettoïser car après il sera trop tard. Au-delà c’est le GPV lui-même qui est en jeu car il ne sert à rien d’investir des millions d’un côté si c’est pour laisser le lycée du secteur se ghettoïser. Il faut donc se donner le temps nécessaire pour accompagner les changements qu’implique l’ouverture d’un lycée général à Tournefeuille.

1er communiqué de presse des personnels du lycée Rive Gauche à Toulouse, daté du 22/11/2010

La perspective de la construction pour la rentrée 2013 de la 2e tranche du lycée Françoise de Tournefeuille, entraînant l’ouverture des séries générales dans cet établissement, inquiète fortement la communauté scolaire du lycée Rive Gauche et ses usagers provenant du secteur toulousain.

Il y a là un problème de fond et de méthode.

Les personnels du lycée Rive Gauche, via leurs représentants au Conseil d’Administration, ont alerté le Président de Région et le Recteur des conséquences pour notre établissement d’une telle ouverture : suppression de 7 classes de seconde sur 14, départ de 717 élèves sur 1271 (56% des effectifs du second cycle) soit une diminution qui va de 40% (série STG) à 85% (série S). Bref, ce serait la fin de l’équilibre des formations et la fin de la mixité sociale.

Depuis des années, le travail de tous a permis de faire du lycée Rive Gauche un lieu de réussite et de mixité, avec de bons résultats et une ambiance sereine. La Région et le Rectorat y ont contribué en faisant le choix d’élargir son recrutement en améliorant son image : filière arts appliqués, sections européennes, création d’une CPGE Lettres et d’une prépa IEP, rénovation de nombreux bâtiments dont celui dédié aux disciplines scientifiques, … Raisons de plus de ne pas le vider et de ne pas ruiner le travail des équipes, en prenant le risque d’en faire en très peu de temps un lycée « ghetto » avec un second cycle quasi inexistant.

Si le maintien de la mixité sociale est une condition préalable, comme le déclarent publiquement M. le président Malvy et M. le recteur Dugrip, alors cette question doit être réglée AVANT de prendre la décision de la construction de la 2e tranche du lycée Françoise. Un tel investissement a un coût et risque de n’avoir que des effets négatifs, en dehors de la réduction du temps de transport scolaire (qui peut et doit être envisagé autrement). Nous voulons la garantie que le lycée Rive Gauche restera un service public de proximité et de qualité pour les collégiens des différents quartiers toulousains de son secteur (Bellefontaine, Mirail-Université, Pradettes, Reynerie, Saint-Simon). Or, à ce jour nous ne connaissons pas la nouvelle carte des formations prévue pour notre établissement et nous n’avons aucune certitude sur les zones d’habitation d’où pourraient provenir les nouveaux élèves indispensables pour compenser le départ envisagé des Tournefeuillais et des Plaisançois (pas plus que nous ne connaissons le temps de transport pour ces élèves éventuels).

Nous ne pouvons plus nous contenter des engagements publics et des bonnes intentions. Nous sommes résolument déterminés à défendre notre lycée qui joue un rôle d’utilité publique et sociale pour le secteur où il est implanté. Nous attendons des garanties nécessaires et des engagements écrits sur le maintien de la mixité sociale et d’un second cycle général et technologique tertiaire conséquent.


A Toulouse, le 22 novembre 2010

Mon témoignage en faveur du lycée Rive Gauche...

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